On sait aujourd'hui que les forêts sont essentielles à notre planète et à la vie qui s'y déroule. La survie et la protection des forêts est donc une grande préoccupation. Comment la forêt et l'homme fonctionnent-ils ensemble ? Pour cela, nous avons demandé à la personne qui connaît le mieux la forêt : le forestier/la forestière. Nous sommes très heureux d'avoir pu poser ces questions et bien d'autres au forestier suisse Peter Piller.
Comment es-tu venu au métier de forestier ?
Peter : Dès mon plus jeune âge, j'ai travaillé dans la forêt avec mon père. La forêt m'a toujours fasciné, que ce soit dans mes hobbies ou dans le travail avec la tronçonneuse. Après un stage d'initiation, j'ai tout de suite su quelle voie je voulais prendre.
Qu'est-ce qui te plaît le plus dans ton métier ?
Peter : Clairement le travail dans la nature et la diversité que ce métier apporte. La pensée à long terme et durable, qui n'est probablement pas aussi demandée dans d'autres professions que dans notre forêt.
Quelles sont les tâches d'un garde forestier ?
Peter : Le métier est très varié et le forestier est un généraliste. Cela dépend beaucoup de la région dans laquelle on travaille et de la manière dont l'entreprise est organisée. Mes tâches principales à Rüschegg sont de conseiller les propriétaires forestiers, de marquer les arbres à abattre, de planifier les coupes de bois et les plantations, d'entretenir l'infrastructure (routes forestières, etc.), de vendre du bois et de gérer l'entreprise forestière avec huit collaborateurs.
Quelles sont les difficultés que tu rencontres dans ton travail ?
Peter : Concilier les différentes exigences envers la forêt et trouver la meilleure solution. Souvent, la population et les autorités ne comprennent pas la gestion de la forêt.
Le personnel forestier planifie au moins deux générations à l'avance. Pour avoir une forêt durable qui remplit ses fonctions, nous devons et pouvons abattre des arbres. Avec le bois de ces arbres, nous récoltons la seule matière première renouvelable en Suisse. Avec la sylviculture durable que nous pratiquons en Suisse, nous faisons quelque chose de très positif pour la forêt et produisons un matériau de constructionneutre en CO2. Le prix des grumes en Suisse est très bas, mais malgré cela, les deux tiers du bois nécessaire sont importés de l'étranger. Il est très difficile de rentabiliser l'exploitation forestière.
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Dans quelle mesure les forestiers font-ils quelque chose de bien pour l'environnement en abattant des arbres ?
Peter : Les arbres abattus nous donnent la matière première renouvelable etneutre en CO2 qu'est le bois. Il est logique de récolter le bois de nos forêts de manière durable afin d'éviter que le bois ne soit transporté à travers la moitié du monde ou que les forêts vierges et tropicales ne soient défrichées. En abattant des arbres, nous créons de la place pour les jeunes et apportons de la lumière au sol. Nous essayons de promouvoir le mélange en aidant les espèces rares d'arbres et d'arbustes. En récoltant les arbres, nous renforçons la stabilité des populations et favorisons la biodiversité.
Quels sont les défis auxquels la forêt suisse doit faire face ?
Peter : La pression exercée par la population sur la forêt, ses habitants et les propriétaires forestiers ne cesse d'augmenter. Il est impossible de répondre à toutes les exigences des cyclistes, des cavaliers, des promeneurs de chiens, des randonneurs, etc. Un grand défi est d'informer la population que chaque forêt a un propriétaire et qu'en la gérant, nous faisons quelque chose de très important et de bon pour les fonctions de la forêt.
Ressens-tu les effets du changement climatique sur la forêt ?
Peter : Nous constatons que la limite des arbres se déplace vers le haut. Les espèces d'arbres se déplacent. Certaines espèces d'arbres comme les épicéas ont du mal à supporter la sécheresse. Ils sont vulnérables aux scolytes ou à d'autres parasites.
Quels sont les parasites des arbres les plus fréquents dans les forêts suisses et qu'en est-il des espèces invasives ?
Peter : Dans mon secteur, le scolyte typographe est le pire des ravageurs. Avec le bois ou les sapins de Noël importés en Suisse, on voit aussi arriver de plus en plus de parasites invasifs que nous ne connaissions pas encore chez nous.
Avec quelles mesures un forestier réagit-il contre les parasites des arbres ? Peut-on sauver un arbre infesté ?
Peter : Il n'est pas possible de sauver un arbre infesté par le bostryche. Mais tu peux lutter contre la propagation du scolyte en abattant immédiatement l'arbre infecté et en le transportant hors de la forêt. Si cela n'est pas possible, on peut aussi écorcer l'arbre pour que les larves se dessèchent.
Qu'est-ce que tu aimerais transmettre aux personnes qui ne comprennent pas grand-chose à ton métier ?
Peter : Je recommande de s'informer avant de laisser échapper des critiques blessantes sur la gestion forestière. Le personnel forestier réfléchit sur des cycles très longs. Souvent, après une intervention, la forêt n'a pas l'air belle pour le citoyen moyen. Ce n'est qu'après quelques années que les effets positifs deviennent visibles.
Peter Piller a 36 ans et vient de Plaffeien (FR). Il travaille dans le triage forestier de Rüschegg- Nord (BE), où il dirige une entreprise forestière avec huit employés. Les deux rencontres avec le lynx à courte distance restent dans la mémoire de Peter comme l'un des plus beaux moments de son métier. "Un animal magnifique", ajoute-t-il.
Nous, chez NIKIN , souhaitons ici remercier encore une fois chaleureusement Peter Piller pour son ouverture d'esprit.
Le métier de forestier est indispensable au bon fonctionnement de l'écosystème forestier, l'objectif des multiples tâches étant toujours la durabilité. Que ce soit dans l'utilisation de bois indigène ou dans la construction d'une forêt permanente. C'est pourquoi nous souhaitons que le groupe professionnel des forestiers soit davantage apprécié et remercié. Après tout, nous profitons tous de notre forêt indigène.